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Millésime catastrophique en Bourgogne. Après une floraison difficile, juillet et août furent ensoleillés et chauds mais la pluie gâcha la période cruciale pour la maturation des raisins et vendanges eurent lieu dans le froid, la pluie et le vent. En Bordelais ce millésime donna des vins déséquilibrés. Le grand coupable est le temps, car, malgré des débuts encourageants, une bonne floraison et un été agréable et chaud, la période de maturation fut entravée, en septembre, par des pluies qui gorgèrent les raisins. Le temps, ensuite, resta froid et humide jusqu’à la fin des vendanges, qui eurent lieu en octobre.
À Bordeaux
Les années 1970 commencent décidément mal pour les vignerons. Les millésimes 1972 et 1973 ont été difficiles avec des vendanges de qualité médiocre, et le millésime 1974 ne fait pas exception à cette tendance. La viticulture est fortement influencée par les aléas météorologiques, et le moindre imprévu peut avoir des conséquences majeures sur la qualité des récoltes.
Tout avait pourtant bien commencé avec une floraison prometteuse, et les mois de mai et juin étaient secs et chauds, signes d’un bon départ. Cependant, la météo s’est détériorée par la suite, avec des pluies fréquentes et des températures froides de la mi-août à octobre. Cette accumulation d’humidité dans les vignes n’est jamais favorable à la maturation des raisins. Au contraire, elle provoque un gonflement excessif des raisins par l’eau, diluant ainsi le jus. Le millésime 1974 a donc été caractérisé par des raisins de qualité médiocre, souvent déséquilibrés, malgré la récolte abondante. Heureusement, aucun gel ni grêle n’a perturbé les vignes avant ces pluies abondantes.
Parmi les appellations bordelaises, Graves et Margaux s’en sont relativement mieux sorties, bien que la qualité globale soit en deçà des attentes.
Les vins de Sauternes et de Barsac, célèbres pour leurs vins sucrés, n’ont pas non plus réussi à produire de grands millésimes sur cette période difficile. En résumé, les premières années de la décennie 1970 n’ont pas été propices à la création de grands vins sucrés à Bordeaux. Si toutefois vous envisagez de goûter un vin de Bordeaux de cette époque, il existe encore une sélection de vins de 1974 qui pourraient correspondre à vos attentes.
- Rouges rive gauche : moyen
- Rouges rive droite : moyen
- Blancs secs : moyen
- Blancs liquoreux : moyen
En Bourgogne
Le millésime 1974 s’annonce difficile pour les vignerons de Bourgogne, prolongeant ainsi la série peu favorable des premières années 1970 en termes de qualité du vin. Les débuts de l’année se déroulent plutôt favorablement, sans gel ni grêle pendant les mois d’hiver. La floraison semble prometteuse, bien que quelques différences de maturité entre les raisins pointent déjà leur nez, annonçant un défi pour les vignerons.
Cependant, la suite des événements ne confirme pas ces premiers espoirs. L’été est marqué par une chaleur excessive, mais tout bascule en septembre avec l’arrivée de pluies torrentielles qui rendent la tâche des vignerons quasiment impossible. Les vins rouges et blancs de ce millésime affichent une qualité très moyenne. Les blancs présentent tout de même des caractéristiques légèrement meilleures, avec des jus légèrement plus fruités. L’excès d’eau dans les raisins accentue l’acidité, ce qui n’est pas favorable aux vins rouges. En revanche, pour les blancs, lorsque les vignerons ont réussi à extraire le fruit de manière appropriée, cette acidité prononcée a permis de créer une structure intéressante. Cela se reflète surtout dans des appellations telles que Meursault, où l’équilibre entre le caractère gras et rond des jus est plus réussi que dans d’autres vins blancs.
En ce qui concerne Chablis, certains terroirs plus sensibles à la fraîcheur se retrouvent avec des vins déséquilibrés. De nos jours, il semble difficile d’ouvrir une bouteille de ce millésime, car le manque de matière ne permet pas une bonne conservation sur le long terme.
- Rouges : moyen
- Blancs : bon