Dans tout l’Hexagone

Magnifique, le millésime 1961 rivalise avec 1945 pour le titre de plus grand millésime d’après-guerre. Le début du printemps fut très sec et le débourrement généreux et précoce. Mais ensuite les choses prirent un tournant inquiétant : dans la Vallée du Rhône, des pluies froides s’abattirent sur le vignoble ; là, comme en Bordelais, le gel frappa à plusieurs reprises en mars, avant qu’une nouvelle vague de froid et d’humidité ne vînt gâcher les derniers jours précédant la floraison. Et finalement, il y eut deux mois, aussi chauds que secs : juillet et août, qui assurèrent en effet d’excellentes conditions de maturation aux raisins rescapés.

À Bordeaux

Le millésime 1961 est l’un de ces millésimes rares qui, même après de longues années en cave, ne perd pas de sa valeur. Il est très prisé des amateurs de vin en raison de sa qualité exceptionnelle, bien que sa production ait été limitée.

La météo a été presque parfaite pour le millésime 1961. Seul un épisode de gel en mars a posé quelques problèmes aux viticulteurs, entraînant une faible récolte pour cette année. Cependant, le reste de l’été a été idéal. Les pluies en juillet ont permis aux raisins de se gorger d’eau, suivies d’une période de sécheresse en août qui a favorisé une maturation parfaite des raisins. Le mois de septembre a été ensoleillé, ce qui a permis une récolte dans des conditions optimales, sous un soleil intense. Malgré cela, certains raisins précoces ont parfois manqué d’équilibre, en particulier dans la région de Saint-Emilion, où certains châteaux ont produit des vins trop puissants et lourds. Une autre appellation qui n’a pas brillé en 1961 est le Sauternais, célèbre pour ses vins liquoreux. Le manque d’humidité n’a pas favorisé le développement de la pourriture noble, un élément essentiel pour la production de ces vins sucrés.

Cependant, en excluant ces deux appellations (où certains vins de Saint-Emilion restent exceptionnels), le reste du vignoble a produit des vins de qualité comparable aux millésimes 1959 ou 1982.

En ce qui concerne les faibles quantités produites cette année-là, une partie des ventes de vins s’est effectuée directement sur la vigne, avant même que le vin ne soit produit. Cette approche a posé les bases de ce que l’on appelle aujourd’hui la vente en primeur. Si vous avez l’opportunité de mettre la main sur des vins du millésime 1961, il ne faut pas hésiter, ne serait-ce que pour satisfaire votre curiosité en dégustant un millésime exceptionnel.

  • Rouges rive gauche : exceptionnel
  • Rouges rive droite : exceptionnel
  • Blancs secs : très grand
  • Blancs liquoreux : grand

En Bourgogne

Après un printemps doux, c’est le mois de juin, provoquant coulure et millerandage qui fut déterminant pour la vigne, lui permettant d’affronter un été sec et chaud. La fleur est passée sans difficulté, et a engendré de petits raisins aux grumes compactes de très haute qualité. Les vendanges commencèrent le 25 septembre en Côte de Beaune et le 27 en Côte de Nuits. Les vins de 1961 s’apprécient pleinement aujourd’hui, magnifiquement équilibrés, consistants, avec une texture agréable et une vivacité de haut niveau ! 1961 est le plus beau millésime jamais vinifié par Bernard Clair, le père de Bruno Clair, à retrouver dans nos vignerons en direct. D’après Jacky Rigaux : «  le Savigny-Les-Beaune Premier Cru La Dominode 1961, issu d’une vigne plantée en 1911, goûté en janvier 2001, était encore remarquable avec une robe soutenue, un bouquet envoûtant et une consistance royale. La texture veloutée, associée à une viscosité généreuse et racée, en fait une référence incontestable ! »

  • Rouges : exceptionnel
  • Blancs : exceptionnel
Spectacle :