1975

Dans tout l’Hexagone

Les temps étaient vraiment difficiles en Bourgogne : après 72, 73 et 74, 1975 vint couronner le tout. L’année commença bien, avec un printemps délicieux et un été précoce. Juillet et août furent mitigés : de la chaleur et de la grêle. Ce temps dura jusqu’au début du mois de septembre, les vendanges commencèrent le 25. La récolte fut petite. En Bordelais l’hiver fut doux et humide. Le début du printemps fut chaud mais suivi d’un retour du froid, accompagné des gelées. La floraison fut bonne, mais un temps sec et chaud de mai jusqu’à la mi-septembre empêcha les raisins de grossir, malgré quelques petites pluies avant les vendanges, qui débutèrent autour du 26 septembre. Ce fut une année médiocre dans l’ensemble de la Vallée du Rhône.

À Bordeaux

Le millésime 1975 est salué comme un millésime de vignerons, où l’expertise des vinificateurs est mise à l’épreuve pour tirer le meilleur parti de la récolte. Après trois années de millésimes de qualité moyenne mais avec une grande quantité de jus, de nombreux propriétaires de châteaux bordelais décident de pratiquer des tris sévères pour obtenir des rendements plus faibles mais des vins potentiellement de meilleure qualité.

Les conditions météorologiques de 1975 vont dans le sens de cette décision. Les mois d’avril à juin sont normaux, favorisant une floraison et une véraison homogènes. Les mois de juillet à septembre sont chauds, assurant une bonne maturation des raisins. Malgré quelques orages localisés, le vignoble n’a pas été gravement touché.

Les vendanges commencent vers la troisième semaine de septembre et se déroulent dans de bonnes conditions jusqu’à la mi-octobre. Ensuite, le travail dans les chais commence, et il faut prendre de bonnes décisions. Avec un ensoleillement abondant, un tri sévère et des vendanges en vert pour réguler le rendement de la vigne, les raisins sont plus concentrés et fermes. La vinification doit être délicate, avec l’utilisation prudente du bois pour donner du caractère et un potentiel de garde intéressant sans masquer le fruit.

Le millésime 1975 est considéré comme un millésime pour les amateurs et les connaisseurs. Il nécessite une sélection minutieuse des vins à acheter et demande de la patience pour les meilleurs, qui atteindront leur apogée après environ trente ans de vieillissement. Toutes les appellations ont réussi sur ce millésime, mais les vins de Pauillac, Saint-Julien, Saint-Émilion et surtout Pomerol se démarquent particulièrement.

  • Rouges rive gauche : très grand
  • Rouges rive droite : très grand
  • Blancs secs : très grand
  • Blancs liquoreux : très grand

En Bourgogne

Le millésime 1975 est considéré comme un millésime pour les connaisseurs et les passionnés du vin. À Bordeaux, les vignerons célèbrent leur grande réussite, tandis qu’en Bourgogne, les propriétaires de vignes ne peuvent pas en dire autant.

Le début de l’année s’est bien passé, avec une floraison et une véraison homogènes, et aucune menace de gel. Cependant, l’été s’avère insatisfaisant pour les vignerons. Une tempête violente frappe les vignobles de la mi-août jusqu’aux vendanges, saturant les raisins d’eau et réduisant leur teneur en sucre, ce qui diminue leur concentration. En outre, l’humidité et les pluies favorisent le développement de la pourriture. De nombreux domaines qui avaient choisi de ne pas mettre en bouteille leur vin en 1974 pour économiser sur les coûts regrettent de devoir le faire pour le millésime 1975. La plupart de ces vins se révèlent insipides, légers et déséquilibrés. En résumé, il est recommandé de ne pas acheter de Bourgogne rouge de 1975, car ils sont probablement passés.

Les vins blancs de la Côte-d’Or donnent également des vins légers, dépourvus de charme et d’arômes. Cependant, le millésime 1975 réserve une exception pour Chablis, situé au nord de la Bourgogne. Cette région a évité les pluies orageuses de la mi-août, ce qui a permis d’obtenir des raisins exceptionnels. Les Chablis de 1975 de cette région sont puissants, très aromatiques et présentent une belle acidité pour équilibrer l’ensemble.

  • Rouges : faible
  • Blancs : moyen (exceptionnel à Chablis)

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