1945

Dans tout l’Hexagone

1945 est un grand millésime, à la hauteur des grands millésimes préphylloxériques 1865 et 1870. Tant en Bordeaux comme en Bourgogne comme en Vallée du Rhône. La nature se chargea de la taille des vignes, une vinification traditionnelle fit le reste. Après un printemps agréable malgré quelques gels, l’été fut exceptionnellement sec et chaud. Il en résulte une petite récolte de raisins mûrs et très concentrés.

À Bordeaux

Un millésime légendaire qui a marqué les mémoires. La récolte a été exceptionnellement réduite en raison d’un épisode de gel catastrophique au printemps qui a frappé durement le vignoble. Cependant, un été exceptionnellement chaud et sec, suivi d’une période de sécheresse, a permis d’obtenir une concentration phénoménale des raisins. La plupart des grands châteaux ont produit des vins d’une richesse incroyable, dotés d’une longévité extraordinaire. Ces vins de 1945 se caractérisent par leur tannicité, leur puissance et leur concentration, et ils continuent à briller aujourd’hui. En ce qui concerne les Sauternes, ils ont donné naissance à des vins très liquoreux, riches, puissants et capables de vieillir de manière remarquable.

  • Rouges rive gauche : exceptionnel
  • Rouges rive droite : exceptionnel
  • Blancs secs : très grand
  • Blancs liquoreux : exceptionnel

En Bourgogne

« C’est l’année où j’ai commencé à faire du vin pour mon propre compte grâce à une vigne de la famille Méo-Camuzet prise en fermage. L’année viticole avait bien commencé, mais une gelée meurtrière a considérablement réduit la récolte. Gaston Grivot, qui faisait en moyenne cent pièces par an, n’en fit que trois cette année-là. Sur un hectare et demi – l’étendue dont je disposais alors – je n’ai fait que neuf pièces, soit un rendement de 13 hectolitres à l’hectare ! La fleur s’est déroulée rapidement fin mai. Fin juin un cyclone fit des dégâts en Côte de Beaune, réduisant encore la récolte. Les raisins étaient petits et arrivèrent à une maturité exceptionnelle. On les récolta dans les premiers jours d’octobre et les vins furent consistants, avec une belle texture et du fruit. On eut une récolte de qualité qui mit du baume au cœur malgré cette toute petite quantité ! Dans un style fondu, plus de cinquante ans après, le millésime 1945 dégage un bouquet envoûtant et élégant à la fois, très typé. La bouche est harmonieuse, soyeuse et veloutée. Un régal ! Rare, mais exceptionnel, ce millésime fait honneur à la Libération et aux temps de paix retrouvée ! » — Henri Jayer

Après ce millésime, le Domaine de la Romanée-Conti arrache tous ses pieds de vigne et en replante de nouveau à partir de provignage des vignes francs de pieds en 1947, il faudra attendre 1952 pour avoir une nouvelle Romanée-Conti.

  • Rouges : grand
  • Blancs : grand
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