1963

Dans tout l’Hexagone

Très bon exemple de « ne tirez pas sur le pianiste » : même les vignerons les plus doués ne purent faire grand-chose après les catastrophes climatiques de cette année-là, qui commencèrent avec une floraison médiocre, suivi par un été trop froid et trop pluvieux. Le soleil arriva trop tard pour sauver une récolte déjà restreinte. Les raisins commencèrent à mûrir que dans la deuxième quinzaine de septembre et les vendanges, très tardives, s’étalèrent sur tout le mois d’octobre pour terminer au début du mois de novembre.

À Bordeaux

De mémoire de vignerons, le millésime 1963 est resté dans les annales comme l’un des plus catastrophiques, à l’instar du millésime 1965 peut-être… Cette année 63 a marqué le début d’une série de millésimes difficiles, caractérisés par l’absence de soleil et des sols bordelais gorgés d’eau. Il est rare d’observer autant de précipitations entre les mois de juillet et septembre. En conséquence, les raisins ont produit des jus clairs, dépourvus de saveur, présentant un mauvais équilibre, et surtout, dépourvus de tanins. Il semble peu probable, voire impossible de nos jours, de déguster un vin de ce millésime dans des conditions satisfaisantes. Cette description s’applique aussi bien aux vins rouges qu’aux vins blancs secs ou liquoreux…

Malheureusement, une année qu’il vaut mieux oublier.

  • Rouges rive gauche : mauvais
  • Rouges rive droite : mauvais
  • Blancs secs : mauvais
  • Blancs liquoreux : mauvais

En Bourgogne

Le millésime 1963 ne laissera pas un souvenir impérissable aux dégustateurs et aux amateurs de grands vins. Cependant, il est souvent qualifié par de nombreux vignerons comme l’année du “miracle”, bien que ce miracle ne soit pas lié à la qualité des vins produits. En réalité, il tient plutôt au fait que les vendanges ont été réalisées exceptionnellement tard. Les vignerons ont dû attendre jusqu’au mois de novembre pour récolter les raisins, tant il était difficile pour ces derniers d’atteindre une maturité suffisante. La météo défavorable a joué un rôle clé dans cette situation. Les mois d’avril, mai et juin se sont déroulés normalement, sans retard dans la floraison. Cependant, le mois de juillet a été catastrophique, suivi d’un mois d’août extrêmement pluvieux et d’un mois de septembre froid et humide. Ces conditions n’ont pas été propices au développement des vignes, et malgré un mois d’octobre relativement favorable, il était impossible de rattraper le retard accumulé pendant l’été.

Il n’est pas nécessaire de détailler les sous-régions de Bourgogne, car aucun vin de ce millésime n’est buvable à l’heure actuelle, et la détention d’une bouteille de cette année ne présente d’intérêt que pour les collectionneurs.

Cependant, il convient de noter que, même si les vins de 1963 sont pratiquement introuvables de nos jours et que leur qualité a probablement beaucoup souffert du temps, une région viticole en Bourgogne s’en est légèrement mieux sortie que les autres : le vignoble de Chablis. Malgré des conditions climatiques difficiles, similaires à celles du reste de la Bourgogne, il a produit des vins de meilleure qualité.

  • Rouges : faible
  • Blancs : faible (meilleur à Chablis)
Voir :