2011

Dans tout l’Hexagogne

Le millésime 2011 en France a été marqué par des conditions climatiques variées dans différentes régions viticoles. Globalement, cette année a présenté des défis pour les viticulteurs en raison de circonstances météorologiques changeantes, ce qui a influencé la qualité et le style des vins produits.

Ce millésime est caractérisé par des conditions météorologiques plutôt fraîches et humides, ce qui a conduit à un développement précoce de la vigne au printemps. Cependant, des périodes de pluies excessives et de températures relativement basses ont provoqué des retards dans la floraison et la nouaison, qui sont des étapes cruciales dans le développement des raisins.

L’été de 2011 a été variable, avec des températures relativement fraîches dans certaines régions et des pics de chaleur dans d’autres. Ces fluctuations ont eu un impact sur la croissance des raisins et ont également influencé les niveaux de maturité. Dans certaines régions, la période de maturation a été raccourcie en raison des conditions moins favorables, ce qui a pu affecter la concentration des arômes et des saveurs dans les raisins.

En fin de compte, le millésime 2011 a produit des vins qui sont généralement considérés comme plus légers en termes de structure et de potentiel de vieillissement par rapport à certaines autres années. Les vins rouges ont tendance à être moins corsés et tanniques, tandis que les vins blancs ont souvent montré une acidité plus élevée. Cependant, il y a des exceptions dans certaines régions où les vignerons talentueux ont réussi à gérer les conditions et à produire des vins de qualité malgré les défis.

À Bordeaux

Le millésime 2011 est un cas complexe. Bien qu’il ne puisse rivaliser avec des années exceptionnelles comme 2005, 2009 ou 2010, il offre des opportunités intéressantes, surtout pour les Bordeaux moins en vue. Malgré son manque de reconnaissance médiatique, ce millésime s’est avéré favorable pour de nombreuses régions bordelaises. Les saisons hivernale et printanière ont été marquées par une chaleur et une sécheresse prononcées, accélérant le cycle végétatif de la vigne.

Cependant, le moment marquant de 2011 fut l’apparition de deux jours historiquement chauds, avec des températures atteignant près de 39°C, ce qui a brûlé les jeunes raisins (appelé “échaudage”). Ce phénomène a impacté tout le vignoble bordelais, touchant particulièrement les Merlot dans le Libournais et les Cabernet Sauvignon dans le Médoc. Heureusement, des pluies sont arrivées en juillet et août, permettant aux raisins d’atteindre leur maturité.

Malgré ces défis, pourquoi le millésime 2011 n’est-il pas au niveau des précédents ? En plus de la maturité et de la qualité de la récolte, le caractère du vin est influencé dès le début du cycle de croissance jusqu’aux vendanges. Si la vigne est stressée pour puiser dans ses réserves, des difficultés excessives déséquilibrent et appauvrissent le vin.

Dans les appellations bordelaises, deux sortent du lot pour ce millésime. À gauche, Margaux a fait face au gel hivernal et à l’échaudage estival, compliquant la production. Malgré le faible rendement, certains châteaux ont réussi brillamment. En complément, Pessac-Léognan a également excédé avec Château Pape Clément.

À droite, bien que de grands Pomerol aient produit des raisins riches et puissants, Saint-Émilion se distingue davantage. Des Grands Crus Classés comme Troplong Mondot se sont montrés magnifiques.

Enfin, pour les amateurs de vins doux, les blancs de Sauternes sont à ne pas négliger. Ils sont complexes sur ce millésime, avec une douceur notable et l’apport d’acidité nécessaire du fait des pluies estivales, leur offrant un potentiel de vieillissement supplémentaire.

  • Rouges rive gauche : grand
  • Rouges rive droite : très bon
  • Blancs secs : très bon
  • Blancs liquoreux : grand

En Bourgogne

Chaque année apporte son lot de différences. Le millésime 2011 en Bourgogne ne parvient pas à éclipser les remarquables années 2009 et 2010. Bien que respectable, il ne rivalise pas en complexité et en intensité avec ces périodes exceptionnelles. Les débuts prometteurs de 2011 ont été marqués par un hiver doux et un printemps clément, stimulant le cycle végétatif avec un débourrement précoce de près de trois semaines. La floraison s’est également déroulée sans accroc, bénéficiant d’une météo favorable pour les viticulteurs.

Juillet, légèrement plus frais et pluvieux, a ralenti la croissance de la vigne, favorisant une maturation équilibrée des raisins. Cependant, des orages ont frappé certaines parcelles de Chablis et des Côtes de Nuits, entraînant la perte de quelques grappes. Août est revenu avec des journées chaudes et sèches. Les vendanges ont débuté en septembre dans des conditions généralement bonnes, sauf à Chablis où la pluie s’est invitée, sans compromettre l’état sanitaire de la récolte.

À Chablis, le millésime 2011 est considéré comme bon, les Chardonnay ayant bien réagi aux variations climatiques. La récolte, débutée sous la pluie en septembre, était saine. Cependant, le millésime souffre d’un manque de vivacité, résultant d’une maturation rapide des raisins et d’une acidité insuffisante, signe de longévité.

La Côte de Nuits suit une trajectoire similaire. Les vins y sont de bonne qualité, issus d’un cycle végétatif précoce, offrant des jus gourmands et souples, mais manquant d’acidité. Le succès de ce millésime dépendra des décisions des vignerons en cave, évitant notamment un élevage excessif en fûts pour ne pas surcharger les tanins et causer un déséquilibre.

Les vins les plus captivants de ce millésime se trouvent plus au Sud, à Beaune, particulièrement dans les appellations Pommard et Volnay, reconnues pour leur finesse et leur délicatesse. Les vins blancs de Beaune présentent également une réussite, malgré un léger manque d’acidité. Les vins de Meursault, Puligny et Chassagne sont également agréables à déguster.

En conclusion, le millésime 2011 en Bourgogne ne parvient pas à égaler les grands millésimes précédents. Malgré des débuts prometteurs et des défis climatiques, les vignerons ont réussi à produire des vins de qualité, bien que moins complexes et intenses. Certains secteurs, comme Mâcon, ont même bénéficié d’un été propice, ajoutant une complexité et une minéralité appréciées.

  • Rouges : Grand 
  • Blancs : Très bon

Dans la Vallée du Rhône

Le millésime 2011 de la Vallée du Rhône se distingue comme un millésime qui exige de l’expertise de la part des vignerons. Bien que globalement favorable pour la région, il met en évidence l’importance de ne pas se fier uniquement au soleil pour obtenir une grande année. Parfois, l’humidité et la pluie peuvent être des alliées pour les viticulteurs. C’est précisément ce qui s’est passé en 2011, où un manque d’eau s’est fait sentir dans de nombreuses appellations. Le mois de décembre a été doux, avec quelques nuits froides sans répercussions majeures. Le printemps a été tout aussi doux, marqué par un ensoleillement abondant et peu de pluie. Les premières feuilles sont apparues fin mars.

Les mois d’avril et de mai ont été chauds, accentuant le manque d’eau. Une sécheresse hydrique s’est installée. En juillet, des pluies abondantes ont été bienvenues, contribuant à recharger partiellement les nappes phréatiques et à ralentir la précocité de la maturation de la vigne. Cependant, ces précipitations n’ont pas suffi à compenser le manque d’eau généralisé dans les vignobles. Les vendanges ont débuté tôt, en août pour certaines appellations, reflétant ainsi le cycle précoce de la vigne. Les viticulteurs ont fait face à des défis lors de la gestion des vignes pendant cette période cruciale.

Les décisions relatives à la taille des vignes, à l’effeuillage, etc., ont eu un impact sur la qualité du millésime. Les vendanges ont donné lieu à deux styles de récolte en 2011. Certains vignerons ont réussi à surmonter les difficultés liées à la chaleur et ont récolté des raisins équilibrés en termes de maturité phénolique et alcoolique. Pour eux, le millésime 2011 peut être comparé aux grands millésimes de la vallée du Rhône. Cependant, ceux qui ont récolté des raisins trop riches en alcool ont obtenu des vins fruités et riches, mais avec une touche alcooleuse et un manque de fraîcheur en finale, ce qui peut limiter leur potentiel de vieillissement.

Vallée du Rhône septentrionale :

  • Rouges : grand
  • Blancs : grand
Vallée du Rhône méridionale :
  • Rouges : grand
  • Blancs : grand

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