1986

Dans toute l’Hexagone

L’année de la Comète de Halley. Dans la Vallée du Rhône, alors que les hivers précédents avaient été doux, l’année 1986 se caractérisa par des températures extrêmement basses et par un fort mistral. Le Sud-Ouest, y compris le Bordelais, subit une fin d’hiver assez froide et humide. Néanmoins, d’une manière générale, notamment en Bourgogne et en Champagne, le cycle commença sans difficultés. Dans toutes les régions, l’été, particulièrement sec, favorisa une maturation lente. Septembre fut un mois pluvieux en Bordelais, il y eut l’apparition du botrytis là où l’on n’attendait pas. Mais après bien des inquiétudes, le mois d’octobre fut très beau, récompensant les viticulteurs qui avaient eu le courage d’attendre la parfaite maturité en dépit des risques météorologiques. Certains vignerons en Bourgogne commencèrent les vendanges sous la pluie, le 24 septembre, mais il y eut, peu après, un changement miraculeux de température dû à un anticyclone, qui permit aux propriétaires de grands crus de vendanger tardivement dans des conditions idéales.

À Bordeaux

Le millésime 1986 est un régal pour les amateurs de vin, caractérisé par une grande qualité et des raisins bien mûrs, mais nécessitant des choix judicieux de la part des Châteaux pour exprimer le meilleur de leurs propriétés. C’est l’un des millésimes les plus productifs des années 80, avec des rendements élevés dans tout le vignoble. Le cycle de croissance s’est parfaitement déroulé : une floraison homogène en avril, suivi de mai et juin cléments pour la sortie de la fleur et la véraison. Même les mois de juillet et août se sont déroulés sans encombre. Le mois de septembre a été chaud et sec, idéal pour la maturation des raisins. Heureusement, une pluie bienvenue est venue briser cette sécheresse, évitant l’arrêt de la maturation. Toutefois, le 23 septembre, un violent orage a touché certaines régions, causant des problèmes dans certaines parties du vignoble bordelais, tandis que d’autres en ont été épargnées.

L’intérêt réside dans les vendanges, car en fonction de leur date, les raisins récoltés varient en dilution. Les meilleurs vins du millésime 1986 sont ceux des quinze jours suivant cet orage. Les vendanges plus tardives (après le 6 octobre) ont donné naissance à des vins d’une profondeur et d’une complexité magnifiques. Le millésime 1986 est centré sur le Cabernet Sauvignon et le Cabernet Franc, avec des vins puissants et riches qui méritent d’être attendus plusieurs années pour être appréciés pleinement. Château Margaux et Château Mouton Rothschild se distinguent particulièrement parmi les grands vins de Bordeaux 1986. Bien que le prix puisse être élevé, il reflète parfaitement la qualité du millésime. Ce millésime abonde de superbes bouteilles, offrant un choix varié en fonction de vos préférences d’appellation.

Rouges rive gauche : excellent
Rouges rive droite : excellent
Blancs secs : excellent
Blancs liquoreux : excellent

En Bourgogne

La dégustation de bonnes bouteilles de 1986 requiert une attention particulière quant au travail effectué à la fois dans les vignes et en cave. La météo n’a pas été clémente, bien que le départ ait été prometteur avec une floraison et une véraison normales et homogènes. Cependant, les pluies estivales ont provoqué des gonflements et une dilution des raisins. Même si certaines pluies sont survenues tardivement, attendre davantage n’a pas été nécessairement avantageux pour les vignerons. La qualité des jus dépend maintenant de la gestion des raisins et des décisions prises. Les vignerons moins attentifs à la qualité ont produit des vins légers, acides et manquant de fruits. En revanche, ceux du Nord de la Bourgogne, notamment en Côte de Nuits, ont fait preuve d’une plus grande conscience en triant soigneusement les raisins et en produisant des vins plus concentrés, exempts de nuances indésirables. Les vins bourguignons de 1986 sont actuellement à leur apogée, voire un peu passés, ce qui encourage une dégustation rapide pour en apprécier la tenue.

En ce qui concerne les vins blancs, le millésime 1986 est considéré comme miraculeux. La météo difficile en fin d’été a impacté les raisins presque mûrs. Les pluies ont apporté une belle acidité aux vins blancs, bien que parfois avec une certaine dilution. Certains raisins ont même été touchés par la pourriture noble, produisant du gras et des arômes complexes. Le millésime 1986 se distingue particulièrement sur les vins de Chablis, tandis qu’il brille également sur les appellations prestigieuses telles que Meursault, Puligny Montrachet et Pouilly-Fuissé.

Rouges : moyen
Blancs : très bon

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