1988

Dans tout l’Hexagone

Excellent millésime en Bourgogne. Après un hiver doux, le printemps fut long et humide. La réussite du millésime tint à un été long et ensoleillé : trois mois de temps chaud et sec jusqu’à octobre, heureusement entrecoupés de quelques averses. Une bonne récolte de raisins mûrs et sains fut vendangée avant le début des pluies de fin d’automne. En Bordelais c’est aussi, indiscutablement, un très bon millésime. L’hiver et le printemps furent plus humides que de coutume. On évita les gels de printemps, mais les conditions au moment de la floraison, tardive, ne furent pas idéales. Entre juillet et septembre, le temps fut sec. Octobre ne fut pas sans points commun avec 85. Les 1988 furent fermes, virils, bien constitués, destinés à un long vieillissement. En Champagne, les conditions climatiques furent satisfaisantes et les vendanges assez précoces (19 septembre). Excellent millésime pour la Vallée du Rhône.

À Bordeaux

L’année 1988 a apporté son lot de complexités et de stress pour les vignerons. Les souvenirs de l’année précédente où le mildiou avait causé des problèmes hantent encore les nuits des producteurs de vin en Bordelais. Le début du cycle de croissance de la vigne s’est bien déroulé, avec de belles fleurs en avril laissant présager un développement homogène. Les mois de mai et juin ont été prometteurs, sans maladies apparentes et avec une véraison parfaite. Les signes d’un millésime prometteur étaient présents, jusqu’à l’arrivée soudaine de la pluie. Bien qu’elle ait commencé tardivement, l’été avait bien commencé mais a été pris au dépourvu par ces précipitations persistantes.

C’est à ce moment que les décisions difficiles et cruciales pour les vignerons sont entrées en jeu. La crainte du mildiou de l’année précédente pèse lourdement, et certains propriétaires de châteaux ont préféré lancer les vendanges très tôt, même au risque de récolter des cabernets sauvignons pas encore à pleine maturité. Parmi les réussites, les vins de Graves en rive gauche se démarquent, affichant richesse et volume. Les vins de Margaux se rapprochent de cette qualité avec une touche supplémentaire de finesse. Les vins de Pomerol sur la rive droite ont également réussi grâce au merlot, un cépage plus précoce qui a échappé aux pluies et a pu être récolté dans de bonnes conditions.

Le millésime 1988 se distingue comme un Grand Millésime pour deux appellations bordelaises : Sauternes et Barsac. Les vendanges se sont étendues jusqu’à la fin de novembre, avec des conditions météorologiques parfaites pour le développement de la pourriture noble, le botrytis, essentiel pour les vins liquoreux de qualité.

C’est un grand millésime en raison de la qualité exceptionnelle qu’il a offerte à toutes les propriétés de Sauternes. Les vins sont complexes, riches, avec des nuances de fruits exotiques, de miel et d’orange. Mais ce qui fait vraiment la grandeur du millésime 1988, c’est sa fraîcheur. Une acidité vive en finale s’équilibre avec la douceur du vin, offrant une longueur en bouche exceptionnelle.

  • Rouges rive gauche : très grand
  • Rouges rive droite : très grand
  • Blancs secs : très grand
  • Blancs liquoreux : exceptionnel

En Bourgogne

Le millésime 1988 brille comme une réussite pour la Bourgogne. Les vignerons ont récolté des raisins de haute qualité, et ceux qui ont été plus modérés dans leur extraction ont pu obtenir une couleur profonde et puissante. Cette année-là, la qualité ne s’est pas faite au détriment de la quantité, car le millésime 1988 a également été très généreux en volume. Comparé à l’année 1987, de nombreux critiques ont largement préféré le millésime 1988, même si les écarts de prix entre les deux années ne sont pas toujours justifiés. Grâce à un été exceptionnel, les vins de 1988 ont démontré davantage de corps et de robustesse que ceux de l’année précédente.

Ce constat s’applique également aux vins blancs de Bourgogne, bien que leur qualité soit parfois évaluée avec plus de retenue. Cependant, la pluie n’a pas été le principal obstacle pour les vignerons en 1988. Les rendements élevés ont eu tendance à diluer les vins et à les priver de profondeur. Bien que la production n’ait pas abouti à des vins de mauvaise qualité ni présentant de défauts majeurs, certains jus ont paru trop fluides et légers. Ces vins présentent des arômes évolutifs caractéristiques du Pinot Noir, avec des notes de sous-bois et des nuances d’humus.

  • Rouges : grand
  • Blancs : bon

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