1976

Dans tout l’Hexagone

Année variable pour les Châteauneuf, à cause des pluies aux vendanges. Très bonne année pour les Cornas, les Hermitage et les Côte Rôtie. En Bourgogne le temps fut, dans l’ensemble, très chaud et très sec. Il en résulte des raisins aux peaux épaisses et brûlé par le soleil, avec un fort degré de sucre et dépourvus de chair, de charme et de gras. Millésime charmant, facile et séduisant dans le Bordelais. Le temps s’est gâté en septembre, interrompant les vendanges qui avaient commencé le 15.

À Bordeaux

Après plusieurs années difficiles pour les vignerons de Bordeaux, l’espoir de produire le millésime du siècle était palpable en 1976. Cependant, malgré un début d’année favorable sans gel ni perte de raisin, une série de pluies violentes entre le 11 et le 15 septembre a bouleversé les attentes.

Cette année-là, la récolte a été abondante, avec des raisins mûrs. Les vins du millésime 1976 se caractérisent par leur souplesse, leur rondeur et leur fruité. Ils offrent un plaisir de dégustation précoce mais présentent également un potentiel de garde intéressant. Les vins de la rive gauche se révèlent puissants, notamment grâce au cabernet sauvignon, tandis que sur la rive droite, Pomerol et Saint-Émilion bénéficient d’un merlot bien développé grâce à l’été ensoleillé.

Pour les blancs liquoreux, les 1976 sont fortement recommandés, avec une pourriture noble bien développée qui a donné des vins opulents et complexes. Deux châteaux se démarquent : Château Cheval Blanc 1976, reconnu pour son caractère unique en tant que Saint-Émilion avec une dominance de cabernets, et Château Yquem 1976, un Sauternes d’exception aux arômes d’épices douces, de miel et de fruits exotiques, qui continue de surprendre par sa complexité et sa longueur en bouche même des années après sa création en 1976.

  • Rouges rive gauche : très bon
  • Rouges rive droite : très bon
  • Blancs secs : grand
  • Blancs liquoreux : excellent

En Bourgogne

Le millésime 1976 a été une déception pour les vignerons de Bourgogne, qui espéraient produire un millésime exceptionnel, à l’instar de Bordeaux. Cependant, le problème cette fois-ci n’était pas la pluie, mais une maturation trop précoce qui a affecté les raisins en les exposant à une chaleur intense pendant le printemps et l’été.

Pour les vins rouges, le pinot noir a été récolté en septembre dans de bonnes conditions, mais les peaux épaisses des raisins ont entravé leur développement, entraînant des rendements très faibles. Bien que les vignerons aient initialement espéré des vins corsés et riches, les dégustations ont révélé un équilibre correct, un beau fruit, mais des tanins trop serrés qui ne se sont pas adoucis aussi rapidement que le fruit et l’acidité, créant un déséquilibre. Aujourd’hui, il est rare de trouver un vin rouge de Bourgogne de cette année avec de la matière, la plupart étant légers, fins et présentant des notes de pruneau et de kirch.

Pour les vins blancs, les Chardonnay ont atteint leur maturité très tôt en été, laissant les vignerons face à un dilemme. Ils pouvaient récolter leurs raisins plus tôt, ce qui aurait donné des raisins verts avec une forte acidité mais un manque de saveur. Sinon, ils pouvaient attendre pour obtenir une maturité complète, mais cela aurait abouti à des vins trop alcoolisés, sans acidité et sans structure. Ces vins étaient plaisants lorsqu’ils étaient jeunes, avec un fruité intense, mais ils manquaient de potentiel de vieillissement.

  • Rouges : excellent
  • Blancs : grand

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