1962

Dans tout l’Hexagone

Très bon millésime qui fut ignoré. Éclipsé par le grand 1961, ce millésime donna des vins qui méritent cinq étoiles. Le début de l’année fut froid et humide en Bordelais, mais frais en Bourgogne et en Champagne jusqu’à la fin du mois de mai. Juin fut favorable pour la floraison dans toutes les régions. Après un été très chaud, les averses automnales furent bienvenues. Vendanges tardives dans le Bordelais (à partir du 9 octobre) et en Bourgogne (à partir du 8 octobre). La récolte fut bonne donnant des vins excitants, savoureux et racés qui méritent d’être recherchés.

À Bordeaux

Le millésime 1962 a dû relever un défi de taille en succédant au très prestigieux millésime 1961. À l’époque, il était souvent considéré comme l’un des millésimes les plus sous-estimés de la région bordelaise. Non seulement il avait la lourde tâche de suivre l’excellent millésime 1961, mais il était également perçu comme une année très consensuelle. Les vins étaient caractérisés par leur souplesse, leur fruité, leur gourmandise et leur volume, avec des tanins, mais pas en excès. Ces caractéristiques en faisaient des vins accessibles et plaisants pour un large public. C’est pourquoi de nombreux experts doutaient de leur capacité à bien vieillir, les trouvant trop “amicaux”. Cependant, les meilleurs vins de 1962 se sont avérés excellents jusqu’aux années 2000. Aujourd’hui, seuls quelques exemplaires peuvent prétendre être encore dégustés, mais il est important de noter que ces vins sont considérablement évolués.

Dans les vignobles, le millésime 1962 a suivi un schéma assez classique à Bordeaux. La floraison a eu lieu en temps opportun, sous le soleil. L’été a été plutôt chaud, avec quelques orages qui n’ont pas suscité de grandes inquiétudes parmi les vignerons. Les récoltes se sont généralement bien déroulées, bien que certaines aient été effectuées sous une légère pluie, mais sans trop de problèmes. L’ensemble a donc produit des raisins suffisamment mûrs grâce au soleil abondant, bien que légèrement dilués en raison des précipitations saisonnières. Ces conditions ont contribué à créer un millésime très consensuel, flatteur et accessible dès sa mise en bouteille. Dans l’ensemble, le vignoble bordelais a produit des vins de bonne à très bonne qualité sur le millésime 1962. Que ce soit sur la rive gauche, avec des appellations telles que Saint-Estèphe, Pauillac ou Saint-Julien qui ont donné des vins de qualité. Sur la rive droite, les Pomerol et les Saint-Emilion se sont démarqués en offrant des vins riches et savoureux. Nous avons encore quelques bouteilles de ces appellations en stock. Les vins blancs ne sont pas en reste sur ce millésime, avec des vins de Pessac-Léognan et de Sauternes d’une grande qualité.

  • Rouges rive gauche : grand
  • Rouges rive droite : grand
  • Blancs secs : grand
  • Blancs liquoreux : grand

En Bourgogne

Tout comme à Bordeaux, la qualité exceptionnelle du millésime 1962 en Bourgogne a été quelque peu éclipsée par sa grande sœur, l’année 1961. Cependant, les vins de 1962 n’ont rien à envier à ceux de 1961. D’un point de vue viticole, le millésime s’est globalement bien déroulé, offrant des conditions propices au développement de la vigne. Bien que l’été ait été chaud, le mois de septembre a été marqué par des pluies pendant les vendanges, ce qui les a décalées de quelques jours sans avoir un impact majeur.

En ce qui concerne les vins rouges, l’ensemble du vignoble a produit des vins de très grande qualité. Ils étaient onctueux, puissants et remarquablement opulents. Parmi les domaines emblématiques de ce millésime, le Domaine de La Romanée-Conti s’est distingué en proposant des vins fantastiques, qu’il s’agisse des Richebourg, des Grand Echézeaux ou de la Romanée-Conti elle-même. De plus, les Pinot Noir de la Côte de Beaune, notamment Pommard et Volnay, ont également brillé.

Le millésime 1962 a été encore plus favorable pour les vins blancs. Il est considéré par les experts comme l’un des meilleurs millésimes blancs jusqu’aux années 1990. Les Chardonnay étaient toujours très frais lors des dégustations, même après 20 ans, ce qui a surpris agréablement les dégustateurs. Le millésime 1962 est souvent comparé à d’autres grands millésimes blancs tels que 1966, 1969, 1973, ainsi qu’au duo 1985 et 1986.

  • Rouges : très grand
  • Blancs : grand
Voir :